En général, deux types d’affichage vidéo sont employés : le système de projection, comprenant un projecteur et une surface de projection, et les écrans à vision directe (téléviseur, écran d’ordinateur, vitrine ou mur d’images LED, etc.) Alors que les projecteurs servent à afficher un flux vidéo sur de très grandes surfaces, tout en permettant d’en modifier le format, ils sont idéals pour représenter des sujets en taille réelle et pour les projections devant public. En contrepartie, la visibilité de leur projection est davantage affectée par la lumière ambiante qu’un écran à vision directe. Les écrans à vision directe, de par leurs dimensions plus ou moins restreintes, s’adaptent et se déplacent assez facilement au sein d’un espace. La visibilité de leur image est moins affectée par la lumière ambiante. Ils peuvent aussi servir d’affichage vidéo d’appoint pour les participants.
Les systèmes de projection demandent généralement davantage de temps et de préparation afin d’être installés adéquatement. Voici quelques points à prendre en compte :
Une surface de projection peut être de nature et de taille très variable. Si l’emploi de murs blancs ou d’écrans démontables est assez répandu, il existe d’autres types de surfaces – ayant différents degrés d’opacité, de formes et de textures – pouvant répondre à des besoins artistiques particuliers : panneaux rigides amovibles, tulles, verre, film plastique, élasthanne, etc.
Dans un contexte de téléprésence, il est parfois souhaitable de favoriser un lien de regard entre les sujets locaux et distants en plaçant une caméra à la hauteur du visage, placée soit devant la surface de projection ou derrière un écran muni d’une ouverture suffisante pour laisser passer l’objectif de ladite caméra – par exemple, un panneau rigide vertical percé d’un trou à hauteur d’environ 1,5 m du sol.
D’autre part, la taille d’une surface de projection – ou le recours à un moniteur vidéo – dépendra principalement de l’espace disponible, de son emplacement et de la qualité visuelle requise. Plus une surface de projection est grande et plus l’espace dans lequel elle se trouve est éclairé, plus le projecteur doit émettre un flux lumineux suffisamment puissant (en lumens) afin que l’image demeure bien définie. Il faut donc trouver le bon équilibre entre l’éclairage requis pour la captation vidéo et une projection vidéo de qualité.
Le recours à une surface permettant la rétroprojection – c’est-à-dire de projeter à partir de l’arrière de l’écran (BOH) plutôt qu’à l’avant (FOH) – permet d’éviter l’ombrage qui serait autrement causé par des objets ou des sujets situés devant l’écran. L’image projetée doit alors être inversé en conséquence. Cependant, la projection vidéo directement sur le corps des sujets peut aussi être un effet souhaité par l’équipe artistique. Il faut donc d’abord s’assurer que ce type de projection ne contrecarre pas les intentions artistiques.
La technique d’illusion optique connue sous le nom de fantôme de Pepper (Pepper’s ghost), par exemple, consiste à employer une surface semi-réfléchissante, telle qu’un film plastique ou du verre métallisé, en combinaison avec des techniques d’éclairages particulières, afin de faire apparaître, disparaître, transparaître ou transformer certains objets ou sujets en autre chose.
Cette considération rejoint celles de la mise en espace et de la scénographie, notamment quant au nombre de projections, selon qu’un projecteur soit situé à l’avant (FOH) ou à l’arrière (BOH) de la surface de projection, qu’il soit incliné dans un angle non-perpendiculaire, ou encore, placé à une distance rapprochée ou éloignée de ladite surface.
Dans le cas d’une rétroprojection, par exemple, une certaine distance est requise entre le projecteur et l’écran pour que le rendu visuel couvre suffisamment la surface de projection. Il faut donc tenir compte de l’espace minimal requis à l’arrière de ladite surface pour que le projecteur soit placé à une distance suffisante pour que l’affichage vidéo soit de taille convenable.
De plus, il existe différents types de projecteurs selon leur portée, allant de longue portée (standard) à très courte portée (ultra-short throw, ou UST) :
En général, les projecteurs à longue portée (long throw) peuvent être placés à une distance allant de 2 à 10 m de la surface de projection, selon la taille d’affichage souhaité. Mais, pour les projecteurs haut de gamme, destinés à être fixés en permanence dans les auditoriums, les cinémas ou les grands amphithéâtres, il est possible de remplacer leur objectif afin d’atteindre des distances de projection beaucoup plus grandes. Certains prennent également en charge la superposition en agrégat de deux projecteurs ou plus, afin d’augmenter la luminosité du rendu visuel au delà de ce qu’un seul projecteur serait capable de produire. Alternativement, il est aussi possible d’effectuer une fusion des bords, afin d’augmenter la résolution totale de l’affichage ou d’obtenir des rapports hauteur / largeur personnalisés;
Les projecteurs à courte portée (short throw), quant à eux, s’installent habituellement à une distance de plus ou moins 1 m de la surface de projection;
Enfin, les projecteurs à très courte portée (ultra-short throw) doivent être installés à moins d’un demi-mètre de distance. Une très courte portée permet de réduire considérablement la distance entre le projecteur et la surface de projection, facilitant ainsi la rétroprojection, notamment.
Type de projecteur | Longue portée (LT) | Courte portée (ST) | Très courte portée (UST) |
---|---|---|---|
Distance (m) | 2 à 10 m | ± 2,5 m | < 0,5 m |
Dans le cas où la projection servirait à un affichage à échelle humaine, présentant un ou plusieurs sujets sur toute leur grandeur – comme un flux vidéo provenant d’une caméra inclinée à 90° degrés sur le côté, par exemple – il serait préférable d’orienter le projecteur et la surface de projection de la même manière, soit verticalement, à l’aide d’un support adapté. Mais attention, tous les projecteurs ne sont pas nécessairement conçus pour une position verticale! Il faut d’abord s’assurer que ledit projecteur ne sera pas endommagé, notamment par des problèmes de surchauffe, comme c’est souvent le cas des projecteurs lasers, s’il est orienté différemment.
Enfin, outre les ajustements habituels du zoom et du focus, il faut s’assurer que le projecteur permette une correction trapézoïdale (keystone) suffisante, dans les cas où le projecteur est placé en angle par rapport à la surface de projection.